18.11.22 retour

Photographie d’animaux sauvages :
le super téléobjectif en test.

A quel point le nouveau XF 150-600mm est-il adapté à la photographie d'animaux sauvages ? Le photographe professionnel de paysages et de nature Patrik Oberlin teste le nouveau super téléobjectif avec le X-H2s en Namibie et sur le Niederhorn dans l'Oberland bernois. Un rapport d'expérience.
bird namibia sept 2022

Après de nombreuses années avec des appareils photo reflex, je suis passé au système X de FUJIFILM il y a quelques années. Les premières photographies ont été prises avec le X-T3 et le XF 100-400mm 4.5-5.6 LM OIS WR, plus tard j’ai acheté le FUJIFILM XF 200mm F2 avec le téléconvertisseur 1.4x fourni, qui est devenu depuis une partie intégrante de mon équipement photo. Avec le téléconvertisseur et le facteur Crop, cet objectif donne une distance focale d’environ 420 mm avec une ouverture de diaphragme de 1:2,8. Cet objectif offre donc au photographe une netteté d’image incroyable et, avec la grande ouverture de diaphragme, la possibilité de dégager joliment les animaux en arrière-plan.

Ce qui me manquait maintenant dans la palette de FUJIFILM, c’était un objectif avec une plus longue distance focale. J’étais donc d’autant plus heureux lorsque j’ai eu l’occasion de tester le nouveau X-H2s et le XF 150-600mm 5.6 – 8 LM OIS WR. Pour savoir si l’équipement apporte vraiment une valeur ajoutée à mon sac photo, je l’ai testé sur cinq aspects que je considère comme particulièrement importants pour la photographie d’animaux sauvages.

Autofocus

Le X-H2s possède-t-il vraiment un autofocus nettement plus rapide que mon X-T4 ?

Cette question était très importante pour moi, car la vitesse de l’autofocus est souvent décisive, surtout pour les sujets spontanés dans la nature. En fait, j’ai toujours été très satisfait de l’autofocus du X-T4 et je pense toujours qu’il est très rapide et fiable pour de nombreux types de photographie, mais le fait que les concurrents de FUJIFILM aient lancé de nouveaux appareils avec un autofocus plus rapide l’année dernière ne m’a pas échappé non plus. Le nouveau capteur BSI- Stacked APS-C du X-H2s permet un calcul de l’AF beaucoup plus rapide. C’est un véritable boost que l’on remarque immédiatement dans la pratique.

Je le remarque particulièrement lorsque je photographie des oiseaux en vol. Ici, toute la zone de la mise au point est souvent utilisée. J’ai essayé cela avec des hirondelles en vol, qui survolaient un étang le bec ouvert. Tous ceux qui ont déjà observé ce spectacle savent à quel point ces petits oiseaux volent vite et de manière imprévisible. Le X-H2s a pu capturer quelques approches avec netteté grâce à la prise de vue en continu. Ce ne sont pas les images les plus géniales en termes de lumière, mais elles montrent ce que l’autofocus peut faire. Avec la X-T4, de telles images n’auraient été possibles qu’avec beaucoup de prévoyance et de chance.

Détection de motifs

Quelle est la qualité de la reconnaissance de motif de l’appareil photo ?

Comme j’ai attendu avec impatience cette reconnaissance de motif ! Je peux enfin me concentrer sur la composition de l’image lorsque je photographie des animaux et je n’ai pas besoin de vérifier en plus que la mise au point se fait sur l’œil de l’animal. J’ai essayé la reconnaissance de sujets du X-H2s pour les mammifères et pour les oiseaux. Les motifs sont maintenant reconnus de manière à ce que la silhouette soit encadrée et mise au point en priorité. Lorsqu’un œil devient visible pour l’appareil photo, la mise au point se fait sur l’œil de l’animal. Pour les mammifères et les oiseaux, cela fonctionne de manière très fiable, même en cas de faible luminosité, la mise au point est exactement là où on veut qu’elle soit. Comme avec les caméras précédentes (sans reconnaissance de motif), la zone de mise au point peut être réduite ou agrandie, même si la reconnaissance de motif est activée. C’est utile si on veut se concentrer sur une certaine zone de l’image.

Cependant, photographier un oiseau en vol demande un peu plus d’efforts à l’autofocus que pour les mammifères statiques ou en mouvement. Les oiseaux en vol sont reconnus de manière fiable, mais la reconnaissance de la scène devient un peu problématique lorsqu’un oiseau passe rapidement d’un ciel bleu à un arrière-plan agité de montagnes et de sapins. Néanmoins, la reconnaissance de scène est une grande valeur ajoutée à côté des champs de mesure AF qui peuvent être réglés sur différentes tailles.

Hands-on

Est-ce que l’appareil tient bien dans ma main et comment est la manipulation ?

J’avoue que j’ai beaucoup aimé les molettes sur le X-T4. Tout régler rapidement et facilement sans utiliser un bouton ou un menu. Il m’a fallu un moment pour m’habituer à l’absence de molette pour la correction de l’exposition ou à l’absence de commutateur pour les différents modes de focalisation. S’approprier de tels changements est toujours un peu inconfortable. Mais je dois dire que FUJIFILM a fait exactement ce qu’il fallait. Pour la correction de l’exposition, je peux maintenant simplement tourner la molette arrière, donc en fait, presque rien n’a changé. En ce qui concerne le bouton pour les différents modes de mise au point, l’avantage est que je peux attribuer une autre fonction à ce bouton si nécessaire, ce qui n’était pas possible auparavant avec le bouton.

Avec le X-H2s, il est possible d’attribuer individuellement de nombreux boutons et fonctions à sa création, ce qui me plaît beaucoup dans le nouveau concept. Comme sur le GFX100s, on trouve désormais sur le X-H2s l’écran d’aide avec les informations les plus importantes et le nouveau grand joystick pour sélectionner ou commuter facilement les champs de focalisation.

Pendant ma période de test, j’ai aussi monté la poignée à piles VG-HX sur l’appareil photo. Surtout avec les téléobjectifs lourds, cela améliore l’équilibre et rend le travail plus agréable. De plus, la poignée à piles a l’avantage de me permettre d’utiliser deux autres piles NP-W235 en plus de la batterie utilisée dans l’appareil photo. Le soir, je peux facilement recharger l’appareil photo avec la poignée via USB et le matin, les trois batteries sont rechargées.

Qualité

La qualité du XF 150-600mm reste-t-elle bonne même à de grandes distances focales et le nouveau téléobjectif est-il meilleur que le XF 100-400mm 4.5-5.6 LM OIS WR avec ou sans téléconvertisseur ?

En voyage, j’avais déjà utilisé de tels superzooms depuis longtemps. Comme je sais que la plupart de ces objectifs perdent souvent en netteté et en contraste à de longues distances focales (c’est aussi le cas du XF 100-400mm), j’étais très impatient de tester cet objectif. En effet, pour que l’objectif apporte vraiment une valeur ajoutée dans mon sac photo, il devait, en plus d’une focale plus longue, être optiquement meilleur que mon XF 100-400mm 4.5-5.6 LM OIS WR.

Déjà en photographiant des animaux sauvages dans les montagnes, j’ai eu l’impression que la netteté du XF 150-600mm était nettement meilleure. Mais je voulais en avoir le cœur net, alors j’ai fait une comparaison directe en plaçant l’appareil sur un trépied, en désactivant le stabilisateur d’image et en ne pré- ou post-accentuant pas les images. Ensuite, je les ai comparées dans Lightroom avec une focale et une ouverture similaires.

Déjà au centre de l’image, mais surtout sur le bord de l’objectif, on voit déjà à 400 mm de distance focale que le nouveau XF 150-600mm offre une netteté d’image et un contraste nettement supérieurs. J’ai délibérément renoncé à comparer d’autres ouvertures, car pour les photos d’animaux, je ne veux pas devoir fermer l’ouverture plus que l’ouverture 8.

Mais je voulais aussi savoir à quoi ressemblait la différence de qualité lorsque la distance focale était augmentée. Pour cela, j’ai utilisé le téléconvertisseur 1.4x sur le XF 100-400mm et j’ai prolongé la distance focale à 560 mm. Sur le XF 150-600mm, j’ai également réglé la distance focale à environ 560 mm.

La différence de qualité est extrêmement visible : alors que le XF 150-600mm montre toujours une bonne netteté sur les bords, le XF 100-400mm devient doux et spongieux. Pour moi, c’est donc clair : le XF 150-600 mm 5.6-8 LM OIS WR trouvera sa place dans mon équipement photographique. Malgré sa taille relativement longue, il remplace logiquement le XF 100-400mm 4.5 – 5.6 LM OIS WR qui a pris de l’âge, ne serait-ce que pour sa qualité optique.

lumineux

Dans quelle mesure puis-je photographier mes animaux sauvages avec une ouverture limitée à 5.6-8 ?

Je photographie souvent des animaux sauvages le matin ou le soir au crépuscule. Ici, je suis bien sûr gâté avec le XF200mm F2 : même avec le convertisseur 1.4x, j’obtiens toujours une ouverture confortable de 2.8. Surtout avec les animaux qui bougent, une vitesse d’obturation rapide est nécessaire. Pour éviter de devoir régler la valeur ISO très haut et de créer du bruit sur l’image, une grande ouverture de diaphragme est un avantage. L’intensité du bruit dépend bien sûr aussi de l’appareil photo. De mon point de vue, le X-T4 était déjà un bon appareil photo et pouvait être utilisé dans des situations de lumière difficiles avec une bonne qualité jusqu’à 3200 ISO. Mais lors de mon test, j’ai eu l’impression que le X-H2s était encore un peu meilleur en termes de bruit d’image.

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Avec le XF 150-600mm, il est peu probable que je prenne des photos au crépuscule. Avec des vitesses d’obturation de 1/250s, on est souvent déjà à 12800 ISO dans ces situations de lumière difficiles et ce nombre élevé d’ISO ne coïncide pas avec mes exigences de qualité. Mais dès que la première lumière du soleil apparaît, la focale flexible de l’objectif permet de prendre de super photos. Je considère le XF 150-600mm comme un complément idéal au XF 200mm et je l’utiliserai surtout pour les oiseaux et les animaux avec une grande distance de fuite.

Avec une distance de mise au point de 2,4 mètres, l’objectif peut aussi bien être utilisé pour les petits animaux près du sol. Mon sujet de test ici était un petit hamster, qui s’est très bien laissé photographier avec la grande plage de zoom.

conclusion

Tant le X-H2s que le XF 150-600mm 5.6-8 LM OIS WR seront ajoutés à mon équipement photo. Pour l’appareil photo, ce sont surtout la mise au point plus rapide, la reconnaissance de motif et le processeur plus rapide qui permet des vitesses d’obturation rapides sans effet de rolling shutter, même avec l’obturateur électronique, qui me convainquent. L’appareil photo est un petit paquet de puissance qui tient bien dans ma main. Je suis impatient de savoir comment l’appareil se comporte en vidéo. En ce qui concerne le XF 150-600mm 5.6-8 LM OIS WR, je suis très agréablement surpris par la qualité d’image. Elle est bien meilleure que celle du XF 100-400mm 4.5 – 5.6 LM OIS WR et offre en plus une plus grande distance focale. Bien sûr, j’aurais souhaité que l’objectif soit plus compact, mais l’avantage du zoom intérieur par rapport à un zoom rétractable est certainement la meilleure protection contre la poussière et les intempéries. Le boîtier donne une impression de robustesse et de qualité. Je suis sûr qu’avec cet objectif, je ferai de superbes photos d’animaux sauvages dans les années à venir.

Fotos & Text: Patrik Oberlin

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