Le mouvement de la danse, en particulier, joue un rôle essentiel dans vos photos.
Cette expression d’émotions et de moments, qui s’interprètent sans mots, me fascine. Dans mes photos, les protagonistes deviennent presque des sculptures, ils ont une incroyable maîtrise du corps et se déplacent comme s’ils étaient des danseurs. Et pourtant, ce mouvement est aliéné par l’eau car elle déforme les silhouettes. Cette irritation subtile me plaît.
Pouvez-vous décrire votre approche en utilisant cette œuvre comme exemple? Comment procédez-vous, qu’est-ce qui est crucial pour votre esthétique?
Le délai entre l’idée et la réalisation peut être assez long, et l’idée initiale peut avoir son origine dans n’importe quoi. Parfois, cela vient d’un décor, du monde de la danse, d’une exposition, ou cela me vient tout simplement dans la vie de tous les jours. Lorsque je décide de concrétiser l’idée, je crée un mood board. Sur cette base, je crée un concept et je constitue mon équipe avec le styliste. Plus je suis préparé, plus j’arrive détendu sur le plateau. Lors de la séance, je sais généralement exactement quelles images je veux créer et comment doit se dérouler l’interaction entre le modèle et les accessoires. Mais il est également important d’être spontané et ouvert aux coïncidences, car c’est de là que viennent les moments intéressants.
Quels défis avez-vous rencontrés dans votre carrière de photographe?
Depuis le début de ma carrière, j’ai toujours été préoccupé par la question : Comment développer mon style personnel, en y restant toujours fidèle, et en même temps ne pas perdre de vue le rythme rapide et l’évolution de la photographie de mode? J’aime tester les limites de ce triangle de tension – identité, développement, zeitgeist – dans des projets libres.