14.04.25 retour

Behind the Lens – avec Pascal Duschletta

Voyager pendant un an, sans plan déterminé – armé seulement d’un sac à dos et d’un appareil photo. En octobre 2024, Pascal, avec sa compagne, quitte son métier pour faire exactement ça. Ce qui l’attire, c’est l’incertain, les rencontres avec les gens, les cultures, les paysages, autant de choses pour lesquelles deux semaines de vacances ne suffisent pas. Ce voyage doit redonner plus de place à la photographie – sans pression, sans concept défini. Tout simplement se plonger dans tout cela avec l’appareil photo et voir ce qui se passe.
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Pascal Duschletta

Mon grand-père était photographe et mon père est photographe. Jusqu’à ma jeunesse pourtant, je ne m’intéressais pas vraiment à la photographie. C’est par le skateboard que j’ai trouvé mon approche personnelle. J’ai eu la chance de pouvoir emprunter les appareils photo et les caméras de mon père. Ma mère a dû intercéder pour moi, car il y a eu quelques objets qui ont été volés. Merci maman et papa!

Mes amis et moi étions ainsi en permanence dans la rue. D’abord à Frauenfeld, Winterthur et Zurich. Bientôt, nous faisions du skate de Barcelone à Tokyo. Du skate dans la rue à la photographie de rue, ce n’était plus qu’un petit ollie. Heureusement pour moi, car je n’étais pas vraiment bon en skateboard. Mes études de pédagogie et d’histoire de l’art à l’université de Zurich m’ont permis d’élargir mon horizon. Vers 25 ans, on m’a proposé un stage dans une production de film. J’ai produit divers formats publicitaires et fait ainsi dix ans durant la connaissance de nombreux photographes et metteurs en scène, hommes et femmes, et découvert leurs travaux.


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Le projet et ma motivation

Si on en croit la publicité, les projets, il n’y en a qu’à la grande surface de bricolage de Bornheim. Mais il ne faut pas croire tout ce que la publicité raconte. Fais-moi confiance. J’aime voyager et j’aime entrer en contact avec des personnes et des cultures étrangères, et avec la nature. Mais lors de petites vacances classiques, ces rencontres restent la plupart du temps superficielles. Certes, on est loin géographiquement parlant, mais pas dans la tête – c’est tout au moins le cas pour moi. C’est pourquoi je voulais voyager pendant une période prolongée, m’immerger réellement, sans m’encombrer de quoi que ce soit. Laisser les lieux et les gens agir sur moi. Leur donner la possibilité de m’influencer, d’influencer mon itinéraire et mes pensées, mes idées. Ceci est et reste un voyage sans planification déterminée – l’incertain doit non seulement pimenter le tout, mais être tout un bouquet d’assaisonnement.

Pour moi, les lieux, les gens et les sujets font naître tout le temps des petits projets nouveaux, c’est comme ça. Lors de voyages de ce genre, on rencontre en permanence des couleurs, des structures et des motifs nouveaux. La faune et la flore, et les différents univers et les histoires donnent aux lieux une visualité et une haptique propres. Il s’agit d’observer, de se laisser impliquer, de ne pas prendre l’appareil photo avec une idée toute faite ou pour obtenir un résultat, mais pour le plaisir de le faire.

J’ai bien conscience du fait que, par ce «regard de l’extérieur», je pénètre dans le milieu de vie des autres. C’est pourquoi, dans la réalisation concrète, surtout dans le cas de portraits plutôt proches, j’attache une très grande importance à respecter la personne photographiée. Cela signifie pour moi que l’interaction au niveau «personne – personne» (et non «personne – photographe/appareil photo») se place toujours au premier plan et précède toute image. Avant d’appuyer sur le déclencheur, je m’entretiens toujours longtemps avec les gens. J’apprends ainsi ce qu’ils font, leur histoire, leurs soucis, leurs joies. Il en résulte pour moi une connexion très personnelle à ces photos, qui va bien au-delà du portrait pur et simple.

Accompagné par FUJIFILM

Pour moi, il est important d’avoir un outil, une configuration, avec lesquels j’aime photographier. Ce plaisir, je le ressens avec le GFX100S II et lorsque je regarde ces photos. C’est un équipement qui, dans la plupart des cas, correspond parfaitement à ma manière de travailler. J’aime cette association de reportage et de précision du moyen format. Bon, l’appareil pourrait être plus petit. Prendre plus de photos à la seconde. Mais pour moi, ce n’est pas particulièrement important. Ce que j’apprécie beaucoup sur le plan technique, c’est l’IS combinée à la grande taille du capteur. C’est une chose que les appareils moyen format analogiques n’ont pas. Là, on a vite besoin d’un trépied. Et à dire vrai, voyager avec un trépied, je trouve ça contraignant. Aussi, il est resté à la maison.

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Les défis

Les défis et les aventures, il y en a eu beaucoup. Leur point commun: ce sont les gens qui ont fait de ces rencontres quelque chose de tout particulier. Les 4 jours de safari dans le désert près de Jaisalmer nous ont fortement impressionnés. En particulier la visite d’un village proche de la frontière du Pakistan, qui nous a laissé un souvenir indélébile. C’était le village dont venait notre guide. Escortés de toute une ribambelle d’enfants, il nous a guidés à travers le village, avant d’arriver chez sa mère où nous avons pris le repas de midi. Les murs dorés sous la dureté de la lumière, les touches colorées des superbes habits – ces petites scènes dans cet endroit minuscule nous ont fait voir la vie locale avec l’esthétique d’un film.

Des antécédents analogiques

«Je ne fais que de la photographie analogique». C’est un peu comme si un mécanicien disait: «Je n’utilise qu’une clé anglaise.» Dans le monde numérique en ligne, la démarche analogique est reine. Et si, en tant que photographe, tu n’es pas d’accord, on dirait que tu ne connais rien à la photographie.

Ne te méprends pas – j’aime les aspects argentiques et tout le processus engendré par la photographie analogique. Au fond. Car certaines choses sont tout simplement laborieuses et énervantes. En voyage, il y a souvent des situations dans lesquelles une pellicule complique tout.

J’étais donc à la recherche d’une configuration qui me rapproche le plus possible de la photographie argentique, sans me limiter dans ma manière de travailler. J’ai essayé pour cela à peu près tous les systèmes, jusqu’à ce que j’emprunte il y a quelques années le GFX100S d’origine, et là, ça a été le déclic.

Je suis un grand fan de la plage dynamique, de la douceur d’atténuation des lumières vives et du rendu des couleurs de ce capteur – pour moi, ce sont les ingrédients décisifs pour reproduire de manière authentique des looks analogiques. Dans Capture One, grâce au RNI, je n’ai besoin que de quelques clics pour que l’image soit exactement comme je le veux. Bien sûr, il y a des gens qui feraient un voyage comme ça aves des appareils moyen format analogiques – et c’est formidable! Mais moi je suis vraiment super content d’avoir le GFX.

Avant le départ, je me suis penché longuement sur la question de l’équipement. Je me suis demandé pendant longtemps si je devrais emporter mon équipement analogique ou non. Lors de vacances plus courtes, j’ai toujours pris deux appareils analogiques et des pellicules. Mais plus on travaille intensément avec ce médium, plus on en remarque vite les inconvénients. Je m’imaginais déjà les agents de sécurité des petits aéroports en Afrique, imposant de passer les pellicules par leurs vieux scanners. Ou bien je me voyais oublier les pellicules quelque part, j’avais des cauchemars de pellicules mouillées ou de développements ratés par un laboratoire. J’en ai encore des sueurs quand j’y pense. Il me fallait donc trouver une autre solution, qui m’apporte la sensation familière de la photographie argentique sans ses risques et ses inconvénients. Surtout, je ne voulais pas passer des heures devant l’ordinateur pour la post-production. Le sujet analogique/numérique remplit des centaines de contributions dans des forums et sur des sites web, et il y a autant d’opinions différentes. Pour moi, cette combinaison est celle avec laquelle, jusqu’à présent, les pellicules ne m’ont jamais vraiment manqué. Ah oui, et les dimensions dans les bagages sont décisives aussi: un boîtier, deux lentilles, un flash et divers accessoires comme des câbles, et des disques durs – tout ça rentre dans un cube – et dans le bagage de cabine. Vraiment cool, de pouvoir voyager comme ça avec un moyen format.

Photo & Texte : Pascal Duschletta

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