J’aime utiliser un langage visuel réduit, une palette de couleurs pastel et des images fortement mises en scène qui semblent harmonieuses à première vue, mais qui contiennent toujours quelque chose de légèrement absurde. Cette légère irritation est créée en incrustant mes protagonistes dans des décors harmonieux et en les figeant dans un moment non conventionnel, voire dans une séquence de mouvements. Je suis toujours à la recherche de cette combinaison du monde de rêve parfait et du subtil moment d’irritation qui brise cette harmonie.
J’aime l’esthétique des jeux vidéo comme les Sims, où tout est bien rangé et où rien n’est laissé au hasard. Je suis particulièrement fasciné par la qualité artificielle du mouvement de ces avatars du début des années 2000. J’aime utiliser ces éléments du monde virtuel et les transposer dans le monde réel avec des tissus fluides, des mouvements de danse ou d’autres éléments organiques.
Je suis un grand fan d’Ernesto Neto, qui crée des mondes oniriques doux et organiques. Ses toiles de fond me donnent beaucoup d’inspiration pour mes toiles de fond de studio, que je construis moi-même de temps en temps, d’ailleurs. Je trouve également l’humour et le thème de la sculpture humaine dans les « One Minute Sculptures » d’Erwin Wurm fascinants. Les artistes de l’installation et de la sculpture, les danseurs et les athlètes sont une source d’inspiration importante pour mon travail.
Cette série d’images pour le magazine britannique Stella, que j’ai photographiée sur une plage non loin de Londres, montre certains éléments qui apparaissent également dans d’autres projets. Bien qu’il s’agisse d’un tournage en extérieur, le lieu est très réduit et sobre, les accessoires quelque peu bizarres et la mode colorée. La mise en scène est également typique de mon travail : avec des poses synchronisées et des limites pas tout à fait claires entre le modèle et les accessoires.
Je crois qu’il existe une vision spécifique au genre. Mais cela n’est ni bon ni mauvais en soi et n’est finalement pas du tout important. Plus que le sexe, c’est l’expérience de vie personnelle et la vision du monde qui contribuent à l’esthétique d’une personne.

Au milieu de ces temps de changement, FEMALE VIEWS vous invite à jeter un regard neuf. Les femmes photographes suisses ont carte blanche pour présenter leur regard photographique. Lancée pour la première fois en 2020, l’initiative vise à offrir une scène aux femmes photographes suisses. Après Mirjam Kluka et Sabina Bösch, nous avons le plaisir de lancer la troisième édition de FEMALE VIEWS avec Lauretta Suter.
La troisième édition de FEMALE VIEWS avec Lauretta Suter tu peux trouver ici.
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