14.05.24 retour

X-T5 + XF150-600mm – en safari en Afrique du Sud et en Namibie

Vivre de près la nature sauvage de l’Afrique, s’approcher à pas de loup d’imposants rhinocéros, observer des lions affamés chassant des sangliers – quatre semaines durant, Denny et Nik se sont immergés dans la faune unique de l’Afrique du Sud et de la Namibie. Une aventure à travers une chaleur torride, la poussière et les dunes, le long des trous d’eau qui, le soir, deviennent le lieu de rencontre de nombreuses espèces animales. Une rude épreuve, non seulement pour l’équipement photographique, mais aussi de courage pour Denny et Nik.
FI DennyPhan 69

FI DennyPhan 15

Denny Waves

Je m’appelle Denny, je suis photographe de voyage, portraitistes et globetrotteur. La photo m’accompagne depuis plus de 10 ans, et je ne peux – ni ne veux – envisager ma vie sans mon appareil dans les mains. De la photographie de rue à la macro en passant par le sport, je me suis déjà fait la main sur beaucoup de genres photographiques. Mais c’est le portait qui m’apporte le plus d’émotions par rapport aux autres genres. C’est vraiment très spécial de pouvoir donner à quelqu’un une nouvelle confiance en soi par le portrait, en plus d’un beau souvenir.



De la ville du Cap au Cap-Oriental: nous partons en safari

L’idée d’un safari avait fait son chemin pendant des semaines, et maintenant, les choses passaient au sérieux. Nik et moi étions dans l’avion qui nous emportait vers l’Afrique – et non pas pour deux semaines, comme nous l’avions initialement prévu, mais pour quatre semaines! Nik est un grand amateur de safaris, et au moment de la réservation du vol, je n’avais pas toute ma tête, je crois. J’étais alors en Thaïlande, en plein stage d’entraînement de boxe thaïlandaise, et mon seul souci était de ne pas prendre trop de coups sur le visage.

Pour les deux premières semaines, nous avions prévu une aventure qui devait nous conduire, en voiture, de la ville du Cap au gigantesque Parc national d’Etosha, au nord de la Namibie, à travers les déserts et les paysages rudes du pays. La seconde partie de notre voyage nous mena, le long de la «Route des jardins», à la Private Game Reserve de «Kwandwe», au Cap-Oriental. À partir de là, il nous était possible, avec deux à trois excusions-safari par jour, de nous mettre intensément à la recherche de la faune sauvage.

FI DennyPhan 37

Qu’est-ce qu’on met dans ses bagages pour un voyage de quatre semaines à travers la Namibie et l’Afrique du Sud? Cette question m’avait préoccupé pendant pas mal de temps. Ne serait-il  pas excitant de photographier un lion avec le nouvel objectif grand angle XF 8 mm? N’oubliant pas ma famille, j’ai choisi de miser plutôt sur le téléobjectif pour saisir mes sujets.

Ai-je besoin de deux corps d’appareils pour ne pas devoir changer trop souvent de lentille dans le désert? Est-ce que j’emporte un macro-objectif, pour le cas où je viendrais à rencontrer au tournant d’une dune un type de scorpion rare? Quelles sont les focales qu’il me faut pour photographier un bébé léopard? J’avais déjà fait un safari il y a quelques années, mais à l’époque, je pouvais à peine passer du mode automatique au mode portrait de mon réflex. Toutes ces pensées me passaient par la tête en même temps, mais j’avoue que j’aime ces monologues de préparation, et j’étais impatient de voir dans la pratique si j’avais fait le bon choix.

FI DennyPhan 01
FI DennyPhan 33 1

Après avoir fait une liste du pour et du contre, partagé entre de nombreuses émotions, ma décision était prise. Deux corps et six objectifs: le X-T5 avec ses nombreux mégapixels en appareil principal pour les photos, et le X-H2s en appareil annexe pour les motifs super rapides et les vidéos. Au niveau des objectifs, il fallait bien sûr que mes trois chouchous, le XF 56mm F1.2 WR, le XF 33mm F1.4 WR et le XF 23mm F1.4 WR, soient de la partie. Dans le domaine du télé, ce sont le 70–300mm, polyvalent, et le 150–600mm, pour les sujets qui préfèrent se soustraire à l’appareil, qui ont eu le droit d’entrer dans mon sac à dos. Pour les grands angles, j’ai choisi tout d’abord le 16mm F2.8, extrêmement peu encombrant. L’équipement complet, y compris le moniteur vidéo, la cage et l’ordinateur portable, trouvait place sans problème dans mon sac à dos compact de 21 litres de volume.

La Namibie: des paysages à couper le souffle et beaucoup de poussière

J’ai été absolument subjugué par la beauté de la Namibie. «Deadvlei» en particulier, la célébrissime dune du parc national de Namib-Naukluft et les paysages arides qui entourent le pic Spitzkoppe m’ont tout particulièrement plu.

FI DennyPhan 40

J’avais déjà vu quelques images de Deadvlei, et j’avais essayé de me représenter comment ce serait de faire des photographies à cet endroit. Ce que je ne pouvais pas m’imaginer, c’était les températures incroyables auxquelles je devais être confronté à midi, vers 13 h. Arrivés à la dune, les corps de mes appareils avaient nettement moins de problèmes que moi à faire face aux 40° à l’ombre qui y régnaient. L’ombre, il fallait la chercher, et elle se limitait à de minces petits bandeaux près des troncs d’arbres desséchés. S’essuyant pour un instant la sueur qui coule dans les yeux, on prend pleinement conscience du fait que ce lieu est unique au monde. Entouré de gigantesques dunes et des restes d’arbres centenaires, au beau milieu de cette cuvette d’argile, on se laisse envoûter par le silence et la beauté de ce paysage. Qui s’y abandonne trop risque toutefois un coup de chaleur.

Un autre moment fort de notre voyage à travers la Namibie étaient les scènes qui se reproduisaient tous les soirs sous nos yeux autour des trous d’eau du Parc national d’Etosha. À la faveur du crépuscule, de nombreux animaux se rendaient au trou d’eau. Certaines espèces respectaient strictement les lois de la chaîne alimentaire naturelle, d’autres devaient être rappelées à l’ordre, de manière effrayante. Contrairement à mes attentes, les éléphants et les rhinocéros n’étaient pas les meilleurs amis et savaient revendiquer le rang dû à leur taille. Les antilopes oryx, elles, étaient par contre si prudentes que l’on aurait aimé faire venir le trou d’eau jusqu’à elles.

Direction le Cap-oriental, où nous attendaient les rhinocéros et les lions

Pour la deuxième partie de notre voyage, nous avons suivi la Route des jardins en direction de Kwandwe, une Private Game Reserve située à quelque trois heures de Port Elizabeth ou Gqeberha. Peu après notre arrivée, nous partions pour notre première excursion-safari. L’index rivé en permanence sur le déclencheur, nous avons parcouru cette superficie gigantesque, à la recherche de lions, ou en fait de tout ce qui bougeait. Peu avant le crépuscule, nous avons eu la chance d’être témoins d’un moment intime et d’observer près d’un trou d’eau une mère rhinocéros et son petit de quelques mois. Alors que la mère, expérimentée, ne nous prêta pas la moindre attention, le petit ne savait pas encore vraiment ce qu’il devait penser de nous.

Notre plus grand moment fort eut lieu dès le deuxième jour. Nous avions aperçu dans une grande plaine une harde de lions appelée «South Pride». L’une des lionnes venait d’avoir des petits et était suivie de ses trois lionceaux joueurs.

Nous avons observé leur jeu pendant un moment, puis la lionne décida de dissimuler ses petits garnements dans un buisson. Notre ranger, qui comprit immédiatement ce que cela signifiait, était manifestement excité. C’était l’heure de la chasse! Accompagnant la harde à travers les herbes hautes, nous n’eurent pas à attendre longtemps: dans une action concertée, les lionnes se ruèrent sur un sanglier qui ne les avait pas vues venir. Le sanglier n’avait aucune chance. Le lion alpha, qui n’avait pratiquement pas participé à la chasse, fit immédiatement valoir ses droits et se retira avec sa proie dans un buisson, tandis que les lionnes devaient faire front à des kérabaux. Alertés par les cris du sanglier, les buffles étaient venus voir ce qui se passait. Le spectacle terminé, il nous a fallu un moment pour réaliser. Voir comment une harde de lions passe d’un moment à l’autre du jeu tendre avec les petits à une chasse au sanglier explosive, pleine d’énergie, fut une expérience fascinante.

Classic Chrome: idéal pour saisir les couleurs

Outre les fichiers RAW, je mémorise aussi des JPG avec une simulation de film. Ceci me permet de faire passer mes photos rapidement sur mon portable et de les partager immédiatement avec ceux qui m’accompagnent dans mes voyages. Ce qui m’a particulièrement plu, c’est la manière dont Classic Chrome a traité les couleurs du désert en Namibie et les verts du Cap-oriental.

DSCF9163
DSCF5840

Une portée extraordinaire avec le XF 150–600mm

Depuis qu’il avait été annoncé, j’étais tenté de mettre l’objectif XF 150–600mm à l’épreuve dans un contexte excitant. Quoi de mieux qu’un safari pour cela? Quelle est la proximité qu’on peut réellement obtenir avec 600mm? Pour reprendre les mots de notre park ranger: «Waouh, c’est incroyable, on voit même une petite tique dans la crinière du lion!»

FI DennyPhan 56

Pour sa taille, la lentille est extrêmement légère et peut être utilisée sans problème à main levée. Ce qui m’a particulièrement impressionné, c’est la stabilisation des prises de vue vidéo. Même avec le 600mm, j’ai pu filmer sans problème pendant de longues minutes  à main levée.

Vidéo prise à main levée avec le XF150-600mm.

Le plus grand défi pour moi pour les prises de vue avec le super-télé, c’était le flou dû au vacillement de l’air chaud et les particules de poussière dans l’air. Le 600mm permet de surmonter des distances souvent importantes, ce qui signifie qu’il y a beaucoup de choses dans l’air entre l’objectif et le motif.

Comme j’avais aussi emporté le 70–300mm, il était tout indiqué de faire une petite comparaison des deux objectifs dans la situation du safari. Pour moi, le 70–300mm est un télézoom parfait, que l’on peut, grâce à sa taille et à son poids léger, avoir toujours avec soi en voyage. Il couvre une large gamme de sujets, et outre une performance au plus haut niveau de la qualité de l’image dans la plage de téléobjectif, cette lentille excelle pour moi surtout dans les gros plans. Avec une distance de mise au point minimale de 83 centimètres à 300mm, on est très près du motif et on obtient des photos extrêmement détaillées. Pour un safari, cette lentille est également adaptée pour la plupart des sujets.

FI DennyPhan 42
FI DennyPhan 42 Kopie

Quels sont donc les arguments en faveur du 150–600mm? Outre le fait qu’il rend jaloux les rangers, la portée supplémentaire du 150–600mm présente de mon point de vue un net avantage surtout pour la photographie d’oiseaux et de détails. Il semble que les oiseaux les plus intéressants soient aussi ceux qui fuient le plus les appareils photo. Peut-être qu’un ornithologue pourra me confirmer ça?

Lors de la composition de mes photos, je veille à intégrer plusieurs niveaux dans l’image. Grâce à la télécompression et à la large plage de focales, le 150–600mm me donne ici un peu plus de liberté par rapport au 70–300mm.

Si je ne devais emporter qu’un seul téléobjectif pour un safari et si la taille n’était pas le facteur décisif, je choisirais le 150–600mm. La portée supplémentaire a fait que j’ai pu prendre des photos pour lesquelles les 300mm n’auraient pas été suffisants. Lors de notre safari, je n’avais souvent que quelques secondes et ma position était limitée en raison du véhicule. Chaque millimètre de focale supplémentaire m’a aidé à compenser ces inconvénients.

À pied dans la brousse: notre cœur battait à tout rompre

Après que l’on nous ait recommandé pendant des jours de ne pas tendre le bras trop loin hors de la jeep, nous devions maintenant partir à pied dans la brousse? Notre guetteur avait découvert, à 15 à 20 minutes de marche, un troupeau de rhinocéros. Il nous fallait donc nous en approcher sans bruit et avec prudence, en veillant à ne pas nous faire transformer en snack pour les hyènes en route.

L’initiation aux précautions de sécurité donnée par notre ranger commença par les phrases: «Quand nous nous déplaçons à pied, nous sommes un maillon de la chaîne de nourriture. Et même si nous n’en sommes pas le maillon le plus bas, nous sommes loin d’être tout en haut de la chaîne.» Après quelques autres instructions de sécurité sérieuses, nous nous sommes mis en route en colonne, l’un derrière l’autre, passant devant des cadavres peu appétissants et de gigantesques tas d’excréments, en direction des géants gris et des cornes bien pointues qu’ils portent sur le nez. Tous nos sens étaient aiguisés. Toutes sortes d’odeurs nous parvenaient de directions différentes, et nous percevions chaque pas avec une intensité hors du commun. J’étais le dernier de la colonne. Est-ce la position dans laquelle on est attaqué en premier ou en dernier par les léopards? Le vent était en notre faveur, et le gazouillement des oiseaux qui aiment à chercher des insectes sur le dos des gros mammifères nous montra le chemin. Ouf, nous voilà à bon port! Nous avons réussi à nous approcher à pas de loup sans que les rhinocéros nous remarquent, et grâce au déclencheur électrique silencieux commencé à prendre des photos, nous cachant derrière un gros buisson. Observer les animaux hors de l’environnement sûr de la voiture fut une expérience passionnante et sans nul doute l’un des grands moments de notre voyage.

FI DennyPhan 63

Un voyage inoubliable prend fin

Sans morsures aucunes, mais avec de merveilleux souvenirs et une douzaine de cartes mémoire dans mon sac, ma route me mena une nouvelle fois au Cap, où m’attendait, outre la montagne de la Table que je n’avais toujours pas gravie, quelques jours passés à traiter mes photos et à écrire cet article. Ce voyage plein de contrastes entre les dunes, la mer et le safari, est un beau souvenir qui restera longtemps dans ma mémoire.

FI DennyPhan 39
FI DennyPhan 44

Avait-il été judicieux d’emporter le XF 150–600mm? J’aimerais répondre à cette question par l’histoire suivante. Le premier jour de notre safari en Afrique du Sud, le ranger nous demanda ce que nous aimerions voir. Nous répondîmes sans hésiter: des guépardeaux, des léopards et une chasse. De fait, au cours des cinq jours qui suivirent, deux de nos souhaits se réalisèrent. Les bébés guépards se firent attendre si longtemps que nous avions déjà perdu espoir. Lors de notre dernière excursion, alors que nous étions sur le chemin du retour, notre guetteur, toujours attentif, donna l’alerte. Quelques points qui ressemblaient étrangement à des guépards étaient couchés à quelques centaines de mètres de nous, dans les hautes herbes. Nous nous sommes mis tout de suite en route. Effectivement, une femelle savourait le soleil de midi avec ses deux petits. Ceux-ci étant encore très jeunes, nous devions nous tenir à une grande distance. Heureusement, j’avais pris le 600mm.

FI DennyPhan 16

Mon choix en matière d’objectifs a fait ses preuves. J’ai de même beaucoup apprécié la souplesse supplémentaire que m’offre un deuxième corps. Même si le XF 150–600mm m’a convaincu, il ne remplacera pas le 56mm F1.2 WR qui reste mon objectif favori. Le prochain que j’envisage est le XF 200mm F2. Heureusement, ma prochaine aventure safari se dessine déjà à l’horizon. En avril, un grand voyage nous mènera de Johannesburg à travers l’Afrique orientale, le long de la côte Est, vers le nord, jusqu’au Kenya et à l’Ouganda, où nous pourrons passer du temps en compagnie des gorilles. Je suis curieux de voir les différences  entre le travail avec ce téléobjectif à focale fixe et le travail avec les zooms.

Je tiens ici à remercier Nik pour ces moments formidables. Je ne pourrais imaginer de meilleur compagnon de voyage, et il me tarde de repartir à l’aventure avec lui!

Photos & texte : Denny Waves

Tu as aimé cet article ?
Tu trouveras ici d’autres histoires de Denny Waves :

  • perfekte Reisebegleitung

    Le X-T50 en voyage dans l’Italie du Nord

    Denny Phan T50 36
  • Wildlife

    X-T5 + XF150-600mm – en safari en Afrique du Sud et en Namibie

    FI DennyPhan 69
  • FUJIFILM Discovers – En sparring avec le X100V

    FI DennyPhan 63
  • X-T5 – Photographie de voyage en focale fixe

    FI DennyPhan 11

Si tu as aimé cet article, clique sur le cœur.

Stories - Stories -

Merci pour ton like !
Ton like a été supprimé.